Concentration et financiarisation des médias: revoir les fondamentaux


La situation et le paysage de la presse, selon que l’on observe le marché belge ou français, ne sont évidemment pas comparables. Pas totalement. Mais des lignes de force, des tendances communes, ne s’en dégagent pas moins.

Raison pour laquelle nous reproduisons ici le message que les éditeurs de Médiacritiques (revue trimestrielle de l’observatoire français des médias Acrimed) font à nouveau passer: il est urgent de revoir les principes de support à la presse et de trouver des parades à une concentration des médias qui ne peut qu’affaiblir le secteur de l’information légitime (par opposition aux bruits d’infos indistincts qui foisonnent sur les plates-formes” et autres réseaux sociaux).

Le numéro 44 de Médiacritiques (sortie le 1er octobre) remet plusieurs fers au feu. A commencer par les mouvements de concentration, menés par quelques milliardaires français, et les risques que cela représente pour la démocratie. “La situation est préoccupante. D’un côté, des propriétaires qui ne se privent pas de peser sur la ligne éditoriale de leur média, notamment en période d’élections, et qui peuvent pour cela s’appuyer sur des chefferies à leur écoute. De l’autre, une financiarisation qui fait primer des logiques de rentabilité et de profitabilité, au lieu d’investir dans le reportage et l’enquête.”

En filigrane, la nécessité de repenser ce que doit être le libre arbitre des rédactions, bien au-delà du seul sujet, certes brûlant, de la propriété des médias.

Autre sujet d’inquiétude: le financement des médias. “Le dépôt de bilan du Ravi [mensuel satirique de la région PACA – Provence/Côte d’Azur], début septembre, rappelle qu’il est impératif de soutenir les médias indépendants, par exemple en réorientant les aides à la presse, qui bénéficient actuellement aux plus riches. Il est aussi nécessaire d’octroyer des moyens suffisants au service public de l’information.”



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