Confinement et pure players: comment nos membres l’ont-ils vécu?


Au printemps 2020, le ciel est tombé sur la tête des Gaulois. Et aussi braves que soient, légendairement, les Belges, personne n’a échappé à cette situation. Journalistes pure-placers compris…

L’ABiPP a donc tenu, quelques mois après le début du confinement, à savoir quel en avait été l’impact sur leurs activités, sur leur pratique professionnelle, sur leur vie aussi.

En voici quelques grandes lignes. 

Un lectorat aux comportements variés

Pour certains médias, le confinement semble avoir incité les lecteurs à “consommer” davantage. Ce fut le cas pour Entre Les Lignes, pour PagTour ou pour Daily Science.

Pour d’autres, l’impact fut quasi nul, comme pour Regional-IT, à part quelques “pics” lors de la parution de l’un ou l’autre sujet.

Par contre, pour des médias plus orientés culture, ce fut le plongeon, parfois même avec des baisses allant jusqu’à -50% (Lucie & Co). Eric et ses podcasts natifs (Les interviews d’Eric Cooper) accusent aussi une baisse de fréquentation de ses auditeurs. Mais sa production, aussi, fut en recul…

Du bon et du (beaucoup) moins bon

Côté finances, ce n’est soit pas brillant – avec des pertes de rentrées publicitaires (comme chez Mu in the City) et le recours au droit passerelle – ; soit une sorte de statu quo, qui s’explique par le peu de frais fixes (comme la location de bureau par exemple) des pures players qui travaillent souvent de chez eux.

Pour un média qui dépend d’abonnements comme Regional-IT, il y a eu un net gel des renouvellements. Sauf du côté des abonnés du secteur public. Les autres, il faudra les “relancer” et refidéliser. Ce qui risque d’être ardu, tant il était déjà difficile au départ d’inciter à la prise d’abonnement.

De manière étonnante, Entre Les Lignes a reçu plus de dons pendant cette période. «Une forte augmentation, en début de confinement, peut-être liée à une forme d’encouragement ou de remerciement à la poursuite, sans interruption, de nos publications?”, s’interroge Jean.

Le plus difficile? L’absence de contacts humains!

Les journalistes pure players pointent en choeur, comme effet majeur, l’absence de contacts humains directs avec leurs sources/interlocuteurs pendant le confinement. 

Bien sûr, ils et elles ont continué, voire ont amplifié, le télétravail. Mais pour certains domaines, comme la culture, l’absence de sujets disponibles a parfois mené à une perte de motivation. Terrible sentiment d’“isolement complet”, d’être privé(e) de ses habituelles “bulles ”, voire “d’avoir un bracelet électronique comme les prisonniers” ou parfois (souvent?) “de travailler dans le vide”.

L’absence de planche de résonance – sans parler de la chaleur (ou tiédeur) humaine – que procurent les rencontres suscite un sentiment de doute sur l’utilité du travail.



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