Financement des pure-players : le “membership – une “valeur” supplémentaire? ( 2 / 3 )


Il n’y a pas de traduction française idéale pour “membership”. Adhésion, appartenance, affiliation ne couvrent pas la totalité du spectre sémantique que l’on devine sous le vocable anglais.

De quoi s’agit-il? Au lieu d’un abonnement ou d’une formule freemium, qui peut en refroidir plus d’un, le membership a pour but de préserver la gratuité d’accès pour tous les lecteurs mais compte sur les “adhérents” pour financer ou faire vivre le média.

Là aussi plusieurs formes de “membership” sont envisageables. Notamment le recours à des contributions rédactionnelles et “idéantes” de lecteurs qui deviennent des membres-associés de la rédaction, apportant idées, points de vue, avis sur la ligne et le contenu rédactionnels, contacts au sein de leur propre réseau, expertise thématique…

Le statut de “member” peut être gratuit ou payant, les “adhérents” cotisant financièrement à la pérennité du média.

L’Institut Reuters y voyait début 2018 une “contribution volontaire à un média que l’on apprécie. Soit à l’article, soit au projet ou à l’année.”

Lors de la conférence du Spiil, Syndicat français de la Presse Indépendante d’Information en Ligne, le membership a été décrit comme un moyen de créer une “notion de valeur supplémentaire”, de “privilège”, pour les abonnés-membres, de “passion” pour le média.

Le but est de “réunir des gens qui partagent une même passion, les mêmes valeurs”, de “rapprocher les lecteurs du pool de journalistes, de se mettre davantage à l’écoute de leurs besoins ou de leurs préférences thématiques”.

De ce fait, le contenu du média est dans une certaine mesure dicté par les members: “contenus et articles sont rédigés en fonction des impulsions qu’ils donnent, pour répondre à leur attente et non plus à celle des annonceurs. Les lecteurs deviennent dans une certaine mesure des “co-entrepreneurs”.

Le média français Les Jours expliquait, lors de l’atelier du Spiil, la manière dont il gère cette relation: il organise une fois par mois une rencontre (réunion de rédaction) entre un “abonné-membre” et les journalistes et, une fois par an, un comité de rédaction, auquel les membres sont invités et peuvent voter sur les sujets proposés… par les abonnés.

A suivre: La nature de la “cible” influence le choix


Email Print Share Tweet Follow Share