Pure Players, la “presse à papa” de demain?


Pour sa première conférence, l’ABiPP avait choisi un intitulé un rien provocateur: “Les journalistes pure players seront-ils les fossoyeurs de la presse à papa ?” Sans vouloir, en rien, faire preuve d’irrespect par rapport à cette “presse à papa” dont la majorité des membres de l’association sont d’ailleurs issu, y ayant passé, pour certains, la majorité de leur carrière…

Mais l’idée était de voir pourquoi les “pure players” ont émergé, dans quelles conditions et avec quelle perspective de réussite et de pérennité.

Les échanges furent riches – en constats et questionnements. Morceaux choisis…

« C’est la presse à papa elle-même qui creuse sa tombe ». La parole est dure mais c’est un constat souvent fait, insuffisamment souligné et analyse. La presse à l’ancienne, la presse papier n’a pas su ou pas voulu s’adapter à temps, en a laissé d’autres occuper la place, sans qu’ils aient les mêmes valeurs ou objectifs. « Par snobisme ou fainéantise aussi. » « Parce qu’il y a eu un nivellement par le bas. »

« Pour ne plus vivre la violence – économique, humaine, psychologique – qui caractérise l’environnement actuel des médias, la presse va devoir inventer autre chose ».

Une presse qui se cherche. Encore et toujours…

« Le support [papier ou numérique] ne fait pas le métier, ne fait pas l’innovation, mais le digital est par contre un support à l’innovation. »
« Le numérique ne change rien au concept de qualité, de valeurs déontologiques. »

« L’innovation vient de la manière dont les jeunes consomment l’info et des idées de nouvelles formes d’expression qu’ils inventent. Il faut se laisser surprendre par eux. »

« Il faut évoluer sans cesse, accepter de se tromper, de se crasher sans cesse. Si on arrête de se crasher, on est mort parce que la technologie évolue sans cesse. »
« Un jour, on en reviendra à ce qui fait l’essence de ce qu’on est: la production de contenus, d’infos de qualité. Déjà le public est à la recherche de repères, de certitude de contenus crédibles. »

Et cette remarque qui boucle la boucle, qui fait froid dans le dos et qui devrait amener chacun à se poser des questions vitales: « Le Web vieillit vite. Face aux réseaux sociaux, est-il en train de subir le même sort que le papier hier face à Internet ? »



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