Quand un média veut vivre de ses abonnés et de mécènes


Au printemps 2019, un nouveau média mi-papier, mi-numérique, voyait le jour à Genève. Prénommé Heidi.news (plus helvète serait difficile), le média réservait au papier des reportages/narrations longues (fruits de longues enquêtes ou suivis de sujets) tandis que le numérique était dédié à deux “flux” thématiques: la science et la santé.

Un an plus tard, Heidi.new inaugure un nouveau flux consacré à la culture.

En un peu plus d’un an, le média veut continuer de vivre exclusivement d’un financement par des mécènes et par ses abonnés. Au compteur, fin 2019: 3.500 abonnés. Et toujours aucune envie de se tourner vers la publicité. Voici ce qu’en disait Serge Michel, fondateur et directeur éditorial de Heidi.news lors d’une interview radio lors de l’émission Médialogues de la RTS (18 janvier 2020)… 

« On n’en veut pas. On pense que la publicité est un mauvais moyen de financer les médias en-ligne, que les tarifs publicitaires ne sont pas intéressants que la publicité vous conduit à faire des contenus qui se sont pas forcément les meilleurs. Vous devez faire du clic. Vous devez cibler votre audience de manière très précise. Vous devez traquer leurs comportements. Ça ne nous intéresse pas. On veut faire des bons contenus. Les abonnés paient pour ça. Les sites qui se sont faits financer par la publicité ne sont pas en grande forme aujourd’hui.

[…] On trouvera des solutions pour les jeunes – une offre qui soit soit gratuite, soit en fonction de leur désir de contribution… »

A noter que le média a bénéficié en décembre 2019 d’un apport de fonds de la Fondation Aventinus, créée elle-même en octobre 2019 pour soutenir la presse romande. Hauteur de l’apport, dans le cadre d’une augmentation de capital: 500.000 francs suisses. La Fondation devient par la même occasion actionnaire du média. « C’est un geste d’engagement plus fort qu’un simple don. C’est la preuve que la philanthropie peut être partie prenante au capital de médias d’intérêt public. C’est un très bon signal. Un média qui fonctionne doit bien entendu avoir une finalité et une réactivité commerciale. Mais la présence d’une fondation telle qu’Aventinus signale qu’un média ce n’est pas qu’un objet commercial. C’est aussi un objet d’intérêt public. C’est nécessaire à la démocratie. »



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