Sous pression, le journalisme en reviendrait-il à des “valeurs” trop vite oubliées?


Le “modèle économique” de la presse et, en particulier, de la presse en-ligne ne cesse d’évoluer – au gré des tentatives peu ou prou “efficaces”. Les modes de consommation (horrible terme quand on parle d’information) évoluent, eux aussi. Ces derniers temps, on assiste comme à un retour de la prise de conscience que l’information de qualité – éthique, déontologique, fiable, vérifiée, indépendante – a de la valeur et donc un prix. 

Voici un passage d’une déclaration récente de Chris Elliott, du Réseau du journalisme éthique (EJN), lors d’une interview publiée sur VoxEurop.

« Le journalisme est soumis à une pression énorme, alors qu’un nouveau modèle commercial commence à remplacer l’ancien modèle publicitaire. A l’Ouest, on commence à s’accommoder des formats publicitaires tels que les bandeaux, on voit une forte augmentation des publireportages, et les annonceurs font pression pour que ces contenus ressemblent de plus en plus à l’information. À l’Est, on trouve des exemples de publireportages et, bien évidemment, d’énormes pressions politiques sont exercées en vue de soutenir le gouvernement ou une publicité d’Etat aujourd’hui disparue. 

En Europe de l’Est comme de l’Ouest, on observe des signes encourageants : on constate une plus grande acceptation des paywalls, mais aussi d’un nouveau style de financement indépendant basé sur l’adhésion, les abonnements et les dons. Les gens commencent à se faire à l’idée que s’il est naturel de payer pour Spotify ou pour des chaînes de télévision, ça vaut aussi la peine de donner une petite somme pour soutenir le journalisme éthique indépendant. 

Quelles sont vos principales recommandations ?

Au sein de l’EJN, nous pensons que la mise en réseau et le partage d’expériences est le meilleur moyen de trouver des solutions pour surmonter les défis de l’éthique et des médias indépendants. Il existe d’excellents exemples de journalistes et de médias qui se réunissent de différentes manières pour faire face à la situation. Sans ce type de collaboration et de partage transfrontaliers, les journalistes restent cloisonnés et nous souhaitons vivement que ce problème soit résolu. »

A l’ABiPPP, on n’aurait pas pu mieux dire…



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